La plupart des films-catastrophes nous montre des scénarii apocalyptiques mettant en jeu des extraterrestres, des comètes, ou bien des démons de toutes sortes pour évoquer la fin des temps. Et si le véritable danger n’était pas tout simplement là sous nos pieds ?

Les récents soubressauts de la terre en Asie et le tsunami dévastateur qui en a résulté nous montrent combien l’homme est petit face aux forces de la nature. Pourtant cette catastrophe n’est qu’un petit aperçu de ce que peut donner la terre quand elle s’agite. Connus depuis peu seulement les supervolcans sont les phénomènes les plus puissants, et heureusement les plus rares, de notre planète.

La dernière explosion d’un supervolcan remonte à 74 000 ans en arrière. Il s’agit de l’explosion du mont Toba en Indonésie. De telles éruptions n’ont rien de commun avec celles d’un volcan « normal ». Il n’y a pas de cratère mais une caldeira dont la circonférence peut atteindre une centaine de kilomètres. On a pu reconstituer les effets cataclysmiques de cette explosion : du fait des cendres projetées dans l’atmosphère et de l’obscurcisment qui s’ensuivit la température moyenne de la terre a chuté de 3 à 5 degrés pendant cinq ans. Pour la petite histoire le réchauffement de la planète dont on parle tant est de 0,5 degré celcius étalé sur un siècle. Nous portons d’ailleurs en nous les marques de cette explosion. En effet durant cette période l’humanité est passée tout près de l’extinction. La population mondiale a chuté de plusieurs millions à quelques milliers d’êtres. C’est ce qui explique la si faible diversité génétique des humains. Plus proche de nous, en 1645 avant notre ère, l’explosion du santorin serait à l’origine de la chute de la civilisation minoenne et à l’origine de nombreux mythes (atlantide, plaies d’Egypte etc.).

Du fait de leurs tailles il est très difficile de repérer les supervolcans au niveau du sol. Il fallu attendre les années 70 et des photos satellites pour confirmer les doutes des géologues et s’apercevoir que le plus gros volcan du monde n’était autre que le parc naturel de Yellowstone. Dans ce cas précis la caldeira est si immense qu’il était impossible de s’en apercevoir. Ses dimensions donnent le vertige : sa superficie s’étend sur 80 km de long pour 30 km de large. Des mesures ont montrés que 8000 mètres sous cette étendue se trouve la plus grande chambre magmatique découverte à ce jour. Imaginez un lac de lave et de gaz dissout sous haute pression à plus de 1500 degrés. Cette cavité mesure de 40 à 50 km de long sur 20 à 30 km de large pour une épaisseur de 10 km.

Les geysers présents un peu partout dans le parc sont les témoins des remous de cette mer de roches en fusions. Le long des fissures la pression s’évacue sous forme de jets pouvant atteindre des dizaines de mètres. La région est aussi secouée de centaines de petits tremblements de terre témoignant de la déformation de la caldeira. Il faut savoir que cette dernière, sous l’effet de de la pression, s’est soulevée de 74 cm depuis 1923.

L’augmentation de la pression va inéluctablement conduire à une éruption cataclysmique que les scientifiques prévoient comme plus forte que celle du mont Toba. On pense que 1000 km cube de poussières seront projetés dans le ciel. De quoi recouvrir les Etats-unis de plusieurs dizaines de centimètres de cendres et causer un hiver volcanique tel qu’il gèlera au niveau de l’équateur. La dernière éruption à eu lieu il y a 640 000 ans, les précédentes datent de 1,2 et 2 millions d’années. Le volcan semble suivre un schéma qui se répète tous les 600 000 ans. Nous serions donc tout proche du prochain épisode. Mais tout proche en termes géologiques peut aussi bien signifier demain que d’ici 20 000 ans…